L’échelle de Glasl : comprendre et gérer les conflits en entreprise

L’échelle de Glasl : comprendre et gérer les conflits en entreprise

29 Septembre 2025

Dans toute organisation, les conflits sont inévitables. Différences de points de vue, objectifs contradictoires, tensions relationnelles… la vie d’équipe génère parfois des frictions. Mais un conflit ne naît jamais du jour au lendemain : il se construit par étapes, et plus il avance, plus il devient difficile à résoudre.

C’est précisément ce que met en lumière l’échelle de Glasl, élaborée par le médiateur et chercheur autrichien Friedrich Glasl. Cet outil décrit 9 niveaux d’escalade d’un conflit, regroupés en trois grandes phases.

Phase 1 : Gagnant – Gagnant

Dans ces premières étapes, le conflit reste maîtrisable et la solution peut encore profiter aux deux parties.

Durcissement

Un désaccord apparaît. Les positions se cristallisent, mais le dialogue est encore possible.  

Exemple : Deux collègues ne sont pas d’accord sur une méthode de travail. 

Débat

Les arguments deviennent plus fermes. Chaque partie veut convaincre l’autre.  

Exemple : En réunion, chacun campe sur ses positions et cherche à avoir raison.

Actions

La communication se tend. On passe à des attitudes indirectes (mails secs, évitement).

Exemple : Un manager évite un collaborateur au lieu de clarifier la situation.

Ici, un feedback clair (DESC), une médiation interne ou un rappel des objectifs communs suffisent souvent à résoudre le conflit.

Phase 2 : Gagnant – Perdant

À ce stade, les parties ne cherchent plus à collaborer mais à prendre le dessus.

Formation de coalitions

On cherche des alliés pour conforter sa position.

Exemple : Des collègues commencent à « choisir leur camp ».

Perte de face

Les attaques deviennent personnelles, l’autre est discrédité.

Exemple : « Tu n’es pas compétent », « Tu ralentis l’équipe ».

Menaces stratégiques

On brandit des sanctions, des ultimatums.

Exemple : « Si tu ne fais pas comme je dis, je vais en parler à la direction. »

Ici, il devient difficile pour les personnes impliquées de sortir seules du conflit. L’intervention d’un tiers neutre (manager formé, personne de confiance, médiateur) est souvent nécessaire.

Phase 3 : Perdant – Perdant

Le conflit prend une tournure destructrice : l’objectif n’est plus de résoudre, mais de nuire.

Destruction limitée

On cherche à faire mal à l’autre, même si cela a un coût pour soi.

Exemple : Retarder volontairement un projet qui impacte toute l’équipe.

Attaques dévastatrices

L’autre doit perdre, peu importe les conséquences.

Exemple : Rumeurs, dénonciations, sabotage.

Ensemble dans l’abîme

La destruction mutuelle devient inévitable.

Exemple : Une équipe implose, des collaborateurs quittent l’entreprise, le climat est durablement abîmé.

À ce stade, le conflit n’est plus gérable par les parties. Il nécessite un accompagnement professionnel externe, parfois même une séparation des collaborateurs.

Ce que l’échelle de Glasl apporte aux managers

  • Reconnaître les signaux faibles pour agir dès les premières étapes.
  • Adapter sa réponse : feedback, médiation, intervention d’une personne de confiance.
  • Préserver la performance collective en évitant que des tensions ne dégénèrent.
Plus un manager intervient tôt, plus il augmente les chances de revenir vers un conflit « gagnant-gagnant », où chacun sort renforcé de l’épreuve.

En pratique

Former les managers et les équipes à reconnaître ces étapes est un investissement qui protège la santé des collaborateurs, la qualité des relations de travail et la performance globale de l’organisation.

En tant que coach et personne de confiance en entreprise, j’accompagne les organisations pour intégrer ces outils, développer une culture du dialogue et remettre de la confiance là où il y avait de la tension.

Avez-vous déjà vécu un conflit qui aurait pu être désamorcé plus tôt si vous aviez eu les bons outils ?
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